Comment Monaco agit en faveur du thon rouge ?
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- 8. Les actions de Monaco en faveur du thon rouge
Depuis 2008 et sous l’impulsion de S.A.S. Le Prince Albert II de Monaco et de sa Fondation, la Principauté de Monaco mobilise ses forces pour alerter l’opinion mondiale et tenter de sauvegarder ce grand migrateur emblématique de la Méditerranée.
Le thon rouge si puissant est pourtant si vulnérable face aux intérêts financiers qu’il génère. Dès sa création, la Fondation Prince Albert II de Monaco a œuvré pour sa sauvegarde et a fait de Monaco le premier Etat à demander une protection internationale de cette espèce. Grâce à l‘action politique de la Principauté et au retentissement mondial qu’elle a eu, les quotas proposés par les scientifiques ont été respectés et les stocks ont commencé à se consolider. Ce poisson emblématique de la Méditerranée est donc représentatif du pouvoir de l’Homme à réguler les pêches pour assurer un stock durable et veiller à la survie d’une espèce. Même si la situation du thon rouge semble tout juste commencer à se rétablir en Méditerranée, l’espèce est toujours vulnérable. Il est donc indispensable de rester prudent et vigilant, de combattre la pêche illégale, et de veiller à ce que l’avis des scientifiques soit toujours suivi, même s’il diffère des intérêts économiques. Le « combat » n’est jamais gagné et la mémoire de l’Homme s’efface devant le gain, nous devons poursuivre nos efforts pour qu’à tout jamais ce seigneur de l'Océan continue de peupler notre belle Méditerranée.Philippe Mondielli, Directeur scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco
Un moratoire pour donner l'exemple
En 2008, un moratoire sur la consommation du thon rouge de l’Atlantique est et de la Méditerranée, initié par la Fondation Prince Albert II et l’association Monaco Développement Durable (MC2D) est mis en place en Principauté, en collaboration avec les restaurateurs, les détaillants et les grandes surfaces. Grâce à ce consensus national totalement inédit, la principauté montre l’exemple ; le thon rouge n’est plus proposé à la vente à Monaco, y compris dans les restaurants de sushis !
La tentative d'inscription à la CITES fait bouger les lignes
En 2009, à la 15e session de la Conférence des Parties de Doha (Qatar) en mars 2010, la Principauté (avec la France) lance une procédure d’inscription à l’annexe I de la CITES qui aurait eu pour effet, si elle avait été adoptée, d’interdire le commerce international du thon rouge d’Atlantique est et de la Méditerranée. Bien que non adoptée, la proposition sensibilise l’opinion publique mondiale bien au-delà des frontières de Monaco et contribue à la décision de la CICTA de réduire les quotas de pêche.
De 2011 à 2019, Monaco suspend les captures (pêche professionnelle et de loisir) dans les eaux sous juridiction nationale.
De la science, à la sensibilisation des consommateurs...
Depuis 2008, en partenariat avec le WWF, la Fondation Prince Albert II soutient de nombreux programmes visant la gestion durable et à long terme des populations (et non plus une reconstitution de stocks temporaire) en suivant plusieurs axes de travail : comprendre les déplacements et les comportements de ce grand migrateur pour mieux connaître les stocks et définir des quotas raisonnables, préserver les zones de reproduction (frayères) grâce à des sanctuaires en haute mer ou autres Aires marines protégées, lutter contre la pêche illégale, développer des techniques de pêche et des habitudes de consommation responsables (grâce à Mr.Goodfish), privilégier la pêche artisanale et locale.
La Fondation soutient aussi un programme de marquage de thon rouge par balises satellitaires en collaboration avec la Fédération de Pêche en Mer de Monte-Carlo, dans le sanctuaire Pelagos, une zone où il existe très peu de données. Transmises à la CICTA, les données contribuent à l’estimation des stocks et à la détermination des quotas pour garantir une pêche de thon rouge durable.
Se faisant l’écho des actions de ses partenaires en principauté, l’Institut océanographique prend l’exemple du thon rouge pour informer et mobiliser le grand public sur les défis de la pêche mondiale et sur la disparition des grands prédateurs marins. Eminent spécialiste du thon rouge, le Professeur François Doumenge, directeur du Musée océanographique de 1989 à 2001, a publié de nombreux travaux scientifiques et de vulgarisation sur le sujet, dont « L’histoire des pêches thonières » en 1998. Le sujet fait l’objet de conférences comme celle intitulée « Thon rouge : histoire d’une surpêche et d’une reconstitution ».