L'acidification des océans

Chaque jour, nos océans absorbent un quart du dioxyde de carbone produit par l’homme. Le résultat ? Une acidification des océans, qui n’est pas sans conséquences pour certaines espèces de plantes et animaux marins, comme nous l’expliquent Jean-Pierre Gattuso et Lina Hansson.

Qu’est-ce que l’acidification des océans ?

La plupart d’entre nous ont entendu parler du changement climatique et du réchauffement de la planète, dus à l’effet de serre. On sait aussi que ce sont les activités de l’homme, et notamment nos rejets de gaz carbonique (CO2) provenant par exemple de nos voitures et industries, qui sont en cause. Mais l’acidification des océans reste méconnue. Ce n’est pas très surprenant car cela ne fait que quelques années que son ampleur et ses conséquences ont été découvertes. Pourtant, là aussi, c’est le CO2 le responsable. En fait, l’acidification des océans est parfois appelée « l’autre problème du CO2 ».

Impacts sur les organismes marins

La totalité du CO2 que nous produisons tous les jours ne reste pas dans l’atmosphère. Environ un quart du CO2 émis est absorbé par nos océans. Lorsqu’il se dissout dans l’eau de mer, cela entraîne une augmentation de protons (ions H+) mais aussi la diminution de certaines molécules, les ions carbonates (CO32-), nécessaires à de nombreux organismes marins pour fabriquer leur squelette ou coquille calcaire (coraux, moules, huîtres…). Ces plantes et animaux auront donc de plus en plus mal à fabriquer ces structures calcaires. Leurs squelettes et coquilles sont aussi menacés de dissolution. En effet, au-dessus d’un certain seuil d’acidité, l’eau de mer devient corrosive vis-à-vis du calcaire, la matière dont les squelettes et coquilles sont fabriqués.

Que peut-on faire pour limiter l’acidification des océans ?

Il n’est pas possible d’arrêter complètement l’acidification des océans, qui se poursuivra, quoi qu’il arrive. Des modèles montrent que la chimie de l’eau de mer restera altérée pendant des centaines d’années, mais nous pouvons tous faire quelque chose pour contribuer à la limiter et limiter ainsi ses impacts. Des techniques de géo-ingénierie plus ou moins réalistes ou désirables ont été proposées pour limiter l’acidification (par exemple l’ajout de composés basiques dans les océans pour contrer l’acidification et augmenter le pH). Cependant la seule solution éprouvée, efficace et sans risque est de s’attaquer à la cause, c’est-à-dire le CO2.

L’acidification des océans et la Principauté de Monaco

La Principauté de Monaco est particulièrement active dans le domaine de l’acidification depuis l’engagement fort du Prince Albert II qui est à l’origine de la « Déclaration de Monaco », signée en 2008 par 155 scientifiques de 26 pays. La Fondation Prince Albert II de Monaco a soutenu plusieurs projets de recherche sur l’acidification des océans. Elle soutient également les activités de vulgarisation vers les jeunes, le grand public et les décideurs. Le Centre scientifique de Monaco réalise depuis 20 ans des recherches de pointe sur l’impact de l’acidification des océans sur les coraux tropicaux. Depuis 2010, en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, il organise tous les deux ans un workshop sur les impacts économiques de l’acidification des océans… Le laboratoire marin de l’Agence international de l’énergie atomique conduit des recherches sur l’impact de l’acidification des océans sur les espèces commerciales. Il a lancé en 2012 un Centre de coordination international sur l’acidification des océans.

Voir aussi

couverture du livre sur les méduses - Institut océanographique

Éditions

Mapping Buyle

Explorations de Monaco

Albert Ier sur passerelle - Institut Océanographique de Monaco

Les grandes figures