Des pôles menacés

quelles solutions pour l’océan Austral ?

À l’heure où le réchauffement climatique et l’acidification des océans n’épargnent plus aucune région et où l’appétit pour les ressources naturelles s’aiguise, comment maintenir un des derniers trésors sauvages de la planète : l’océan Austral ? C’est la question qui a été mise à l’honneur durant une rencontre-débat à la Maison de l’Océan à Paris le jeudi 28 novembre 2013.

L’Institut océanographique plaide pour la défense de l’océan Austral

Les dernières négociations internationales montrent qu’un consensus international n’est pas aisé à mettre en place.

En 2013, la Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) a, pour la troisième fois depuis 2012, manqué à son engagement d’instaurer des aires marines protégées dans l’océan Austral. Cependant, un grand nombre d’États restent déterminés à renforcer la protection des pôles. Quelques mois plus tard, l’Institut océanographique organise une rencontre-débat à la Maison de l’Océan à Paris pour contribuer à pallier ce manque.

Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique, estime ainsi « qu’il est temps aujourd’hui de retrouver cet élan, qui dépasse les appétits d’aujourd’hui pour ne pas voler aux générations futures l’un des derniers espaces sauvages de notre planète bleue ».

Des questions vitales défendues par des personnalités de premier plan

Est-ce la fin de cet océan resté parmi les espaces les plus sauvages de la planète, préservé des excès des hommes ?
Que devient le modèle de gestion exceptionnel qui a jusqu’à présent permis de maintenir l’équilibre entre pêche et préservation des écosystèmes ?

Ces questions ont fait l’objet de nombreux débats lors de cette rencontre organisée par l’Institut océanographique, avec la participation de personnalités de premier plan :

Michel Rocard, ancien Premier ministre et Ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique. Il a pu apporter son témoignage exceptionnel sur l’histoire et les perspectives de la CCAMLR et du Système du Traité de l’Antarctique.

Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique. Il a animé une table ronde rassemblant les trois experts français de l’océan Austral qui ont pris part aux dernières négociations :

Philippe Koubbi, chercheur à l’Université Pierre et Marie Curie, Représentant français au comité scientifique de la CCAMLR,
Olivier Guyonvarch, sous-directeur du droit de la mer, du droit fluvial et des pôles au ministère des Affaires étrangères
Stéphanie Belna, chargée de mission environnement polaire et milieu marin au ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie

POURQUOI LA CRÉATION D'AMP EST ESSENTIELLE À LA SURVIE DES OCÉANS ?

La création de vastes aires marines protégées permet de mieux réguler la pêche et les autres activités, mais aussi de mieux suivre les effets des changements globaux en mettant quelques zones à l’abri de toute atteinte locale.

De nombreuses études ont mis en lumière les multiples avantages des AMP, et leur nécessité n’est plus à prouver. « Reprendre possession de notre patrimoine commun et relancer l’engagement international » sont deux actions essentielles à mettre en place rapidement, plaide Robert Calcagno dans une tribune exceptionnelle écrite à l’issue de cette rencontre.

Voir aussi

couverture du livre sur les méduses - Institut océanographique

Éditions

Mapping Buyle

Explorations de Monaco

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L’Océan en questions