Les Pôles: L'arctiQUE ET L'ANTARCTIQUE

Les pôles : que sait-on de ces faux jumeaux ?

Pôle Nord et pôle Sud sont les vigies blanches et glacées de la Terre. Distants de quelque 20 000 km, ils partagent la neige, la glace et le froid… mais ne se ressemblent guère.

Leur nom est déjà un signal : Arctique trouve son origine dans le mot grec arktos, « l’ours », en référence aux constellations que sont la Grande et surtout la Petite Ourse où l’on trouve l’Étoile polaire. Antarctique, vient du mot grec antarktikos, autrement dit, à l’opposé de l’Arctique !

UN RÔLE CLEF SUR LE CLIMAT MONDIAL

Les pôles jouent un rôle essentiel sur le climat. De grands courants océaniques font le tour de la planète, se refroidissent et s’enfoncent dans les abysses au niveau des pôles, puis se réchauffent et remontent à la surface
à la hauteur des tropiques. Ces énormes masses d’eau, froides ou chaudes, qui se déplacent et échangent avec l’atmosphère, influent sur
le climat. Le réchauffement climatique qui accélère la fonte des glaces pourrait avoir des impacts majeurs sur ce grand « tapis roulant » qui conditionne la vie en beaucoup d’endroits de la planète.

OCÉAN NOURRICIER

À la fin de l’hiver, quand revient la lumière dans l’océan Austral, la vie reprend le dessus. L’explosion du phytoplancton permet de nourrir le zooplancton, essentiellement le krill,  une sorte de crevette. On peut compter de 10 000 à 30 000 individus par m3 d’eau :  une manne pour les albatros, les calmars, les manchots, les baleines… Même les satellites repèrent cette sublime effervescence aujourd’hui altérée par la pollution, le réchauffement climatique et la surpêche. C’est pourtant la base de toute la chaîne alimentaire de la mer dans cette région.

L’Arctique correspond à un océan principalement recouvert d’une banquise – de l’eau de mer gelée pouvant couvrir entre 5 et 15 millions de km², selon que l’on soit en été ou en hiver – entouré de terres. Une géographie qui est souvent comparée à celle de la Méditerranée.

À l’inverse, l’Antarctique est un continent de  14 millions de km², soit 27 fois la taille de la France, recouvert d’une couche de glace dont l’épaisseur moyenne est de 2 000 m. Il est entouré de l’océan Austral. Cette calotte contient près de 80 % des réserves d’eau douce de la planète.

Pôles Nord et Sud se différencient également par la vie qu’ils abritent. L’ours blanc est le maître du Grand Nord, accompagné par les phoques et les morses, quand les manchots règnent dans le Grand Sud. Mais des liens unissent les deux : grâce à de nombreux oiseaux migrateurs qui les relient dans des conditions souvent incroyables au regard de leur poids, ou encore aux baleines qui se croisent dans leur grande pérégrination vers l’équateur. À l’inverse, la flore, quant à elle, est abondante au printemps en Arctique et quasi inexistante en Antarctique, quelle que soit la période de l’année.

ARctique

Le réchauffement climatique bouleverse la vie des habitants de l’Arctique. Les quelques avantages que représentent la possibilité de cultiver des concombres et des fraises dans des fermes expérimentales du Sud du Groenland ou la migration de poissons tels que le thon qui remonte dans l’Atlantique Nord ne compensent pas les risques encourus par ailleurs. Risques de pollutions et de nuisances provoquées par la quête de nouvelles ressources minières, l’ouverture de routes maritimes, l’arrivée de touristes chaque année plus nombreux, la fonte du pergélisol (sol gelé), les incendies qui se multiplient, les grands troupeaux de rennes qui peinent à s’adapter… 

ANTARctique

Si personne n’habite sur cette terre particulièrement inhospitalière, elle présente aussi la particularité de n’appartenir à personne. Elle est gérée par un traité international. C’est une zone de paix, dédiée à la recherche scientifique. En 1956, la France a ouvert la voie avec la base Dumont d’Urville en terre Adélie. Aujourd’hui,  18 pays sont présents avec 44 bases scientifiques permanentes. Les chercheurs y coopèrent, hors des rivalités entre pays, pour étudier le changement climatique, le champ magnétique terrestre, la dérive des glaces… 

En Arctique : on y habite ?

• 4 millions d’habitants sur près de 8 millions de km2.

• 400 000 à 500 000 descendants des premiers occupants arrivés il y a 10 000 ans.

• 120 000 Inuits occupent le nord du Canada, l’Alaska, le Groenland et le nord-est de la Sibérie.

• 80 000 Samis vivent entre la Suède, la Norvège, la Finlande et une petite partie de l’ouest de la Russie.

• 300 000 Iakoutes sont installés en Sibérie.

• Une quarantaine d’autres communautés existent mais ne comptent parfois que quelques personnes (Nenets, Tchoutktches, Koriaks, Dolagnes, Evenks…).

Coup de chaud sur les pôles

De part et d’autre de la planète, les effets du réchauffement climatique, qui sont aujourd’hui clairement reconnus comme la conséquence des activités humaines, sont bien identifiés.

La diminution constante de la banquise arctique est particulièrement visible. Elle fond de plus en plus en été et se reconstitue de moins en moins en hiver. Aujourd’hui, sa superficie moyenne est de 13,45 millions de km², soit 1,24 million de moins qu’il y a dix ans, et elle est de plus en plus mince. En Antarctique, l’augmentation du débit de certains glaciers conduit également à une déperdition régulière de la masse de glace. Au printemps 2021, le détachement de l’Iceberg A-76, mesurant plus de 4000 km² (la taille du département des Alpes-Maritimes), a été très remarqué.
Les conséquences sont multiples et dévastatrices. Il y a tout d’abord un phénomène d’amplification du réchauffement : la banquise, du fait de sa blancheur, réfléchit les rayons du soleil. En fondant, elle laisse apparaître des zones d’eaux sombres qui absorbent ces rayons. L’eau alors se réchauffe, ce qui accroît la fonte de la glace de mer qui libère plus de masse d’eau… La boucle est bouclée.
Parallèlement, le dégel des terres, du fait du réchauffement de l’atmosphère, entraîne non seulement l’effondrement de certains terrains (des routes s’affaissent, des maisons s’enfoncent, des arbres se couchent), ce qui provoque également la libération de méthane dans l’atmosphère, un très puissant gaz à effet de serre.
La faune compte aussi parmi les victimes, que ce soit l’ours blanc dont l’habitat ne cesse de rétrécir en Arctique ou le manchot royal qui doit chercher sa nourriture toujours plus loin, en Antarctique.

Fonte de la calotte glaciaire et élévation du niveau de la mer. Plus l’atmosphère se réchauffe, plus la glace fond. Les glaciers se fracturent plus rapidement, libérant de nombreux icebergs. Cette arrivée d’eau douce fait monter le niveau de la mer. Le réchauffement de l’eau dû au réchauffement climatique engendre également une dilatation thermique, accentuant la montée du niveau de la mer.

Banquise – Une histoire naturelle et humaine, F. Genevois et A. Bidart. Editions Quae (2018)
Terre sauvage Spécial Pôles, n° 226, avril 2007

LES PÔLES, LA FIÈVRE MONTE !

Au pôle Nord, le thermomètre s’affole ! Il affiche en effet une hausse des températures qui est de deux à trois fois supérieure à celle constatée sur le reste de la Terre (1 °C depuis l’ère pré-industrielle). En 2020, l’augmentation a même été de 4 °C en Sibérie. L’Antarctique n’est pas épargné. Même s’il existe moins d’observations fournies en continu que pour l’Arctique, les relevés montrent pour la péninsule Antarctique (l’extrémité nord-ouest du continent) un réchauffement de presque 3 °C en 50 ans.

Des impacts bien au-delà des pôles

The Biggest Chill. W.S. Broecker. Natural History, 96 : pp.74-82 (1987) ;
www.ocean-climate.org ;
www.storymaps.arcgis.com;
Science & Vie n°257, hors-série, décembre 2011, 9.94

Le réchauffement influence le fonctionnement des grands courants océaniques qui ont eux-mêmes un lien étroit avec le climat. Prenons l’exemple du Gulf Stream : son évolution aurait des conséquences importantes sur le climat tempéré d’une partie de l’Europe. Et que dire de l’élévation du niveau de la mer : la fonte des calottes glaciaires alimente cette hausse qui est actuellement de 3 à 4 mm par an et qui s’accélère au fil des décennies. Elle pourrait même s’emballer si les mesures pour stopper le réchauffement climatique se révélaient insuffisantes. Le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) a calculé que la fonte des manteaux neigeux et des glaciers du Groenland pourrait conduire au mieux à une hausse de 60 cm et, au pire, à 1,10 mètre d’ici 2100.

Au nord de l’océan Austral, entre les grands courants marins qui passent au-dessus ou au-dessous, se trouvent des masses d’eau quasi-stagnantes entre 1 km et 2,5 km de profondeur. Une zone d’ombre, relativement isolée mais très riche en carbone. Toute la question est de savoir si elle va continuer à en accumuler ou au contraire à en relâcher dans les siècles à venir. Un enjeu crucial dans le contexte du changement climatique.

Océanographe pour le laboratoire LOCEAN
de l’Institut Pierre-Simon Laplace
Prix de Thèse 2018 de l’Institut océanographique

Dans l’océan Austral, des milliers de cyclones et d’anticyclones marins sont en interaction permanente et génèrent des fronts. Ces fronts de fine échelle (environ 10 km de largeur) ont une importance capitale : ils relient les eaux de surface aux profondeurs et permettent à l’atmosphère et à l’océan de communiquer. En particulier, ils induisent un transport de chaleur dirigé de l’intérieur de l’océan vers la surface. Ainsi l’océan ne ferait pas qu’absorber de la chaleur présente dans l’atmosphère, mais il relarguerait lui-même de la chaleur de ses profondeurs. Est-ce que cela pourrait altérer sa capacité de stockage ? Il apparaît en tous cas urgent de représenter cette physique de fine échelle dans les modèles de climat afin d’en avoir le cœur net.

Postdoctorante à la Scripps
Institution of Oceanography, University of California, San Diego, USA
Prix de Thèse 2021 de l’Institut océanographique

Les pôles ne sont plus des sanctuaires

Le réchauffement climatique n’est malheureusement pas la seule menace qui pèse sur les pôles. Certes, l’inhospitalité de l’Antarctique et les traités qui le gouvernent réfrènent pour l’heure les appétits des différentes puissances de la planète, mais il n’est pas pour autant complètement à l’abri des pollutions. Quant à la région arctique, beaucoup plus accessible, elle est soumise aujourd’hui à toutes sortes
de menaces. Petit passage en revue.


La pollution a gagné tous les recoins de la planète


Loin des grandes foules, longtemps on a cru les pôles épargnés par la pollution. Les premières analyses menées en Arctique ont révélé une réalité bien différente. Comme ailleurs sur Terre, les vents et courants océaniques transportent toutes sortes de substances polluantes. C’est ainsi que des polluants organiques (pesticides…), ou des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium…) ont été retrouvés dans la chaîne alimentaire. Et par voie de conséquence dans celle des hommes. En 1970, des analyses effectuées auprès d’Inuits, grands consommateurs de viande de phoque, ont montré des traces de métaux lourds. Le plastique est l’autre plaie de ces contrées. Une étude publiée en 2018 révèle une quantité très importante de déchets plastiques pris dans les glaces de la banquise.

Les entreprises des secteurs pétroliers et miniers sont dans les starting-blocks


Des stocks de sources d’énergie fossile (pétrole et gaz) dorment au fond de l’océan Arctique. Ils représenteraient 18 % des ressources mondiales. À terre, le sous-sol recèle de grandes réserves de diamants, mais également de l’or, de l’argent, du plomb, du zinc… Autant de ressources qui attisent les convoitises et qui exacerbent les débats au sein des populations. En 2020, le Groenland a accordé deux concessions à des compagnies étrangères pour extraire de l’uranium et du fer, provoquant la colère des peuples autochtones.

Petit poisson deviendra-t-il grand ?

Après avoir épuisé les ressources dans les endroits les plus reculés de l’Océan, les entreprises de pêche industrielle vont-elles faire de même dans l’océan Arctique et l’océan Austral ? Au nord, la protection apportée par la banquise s’amenuise au fil de sa disparition. 

À l’autre bout, l’extrême sud de la Terre, l’océan Austral est déjà un lieu de pêche avec deux ressources phares : la légine, à forte valeur commerciale, et le krill utilisé pour nourrir les poissons en aquaculture et pour fabriquer des compléments alimentaires. 

Une pêche qui entre en concurrence directe avec les besoins des baleines, orques et autres cachalots et qui n’est pas sans conséquence non plus sur les oiseaux.

1 tonne

c’est la quantité de krill ingurgitée chaque jour par une baleine à fanons.

Krill (ici, krill antarctique), maillon clé des chaînes
alimentaires des zones froides

Fonte de la banquise :
une aubaine pour le transport maritime,
un désastre pour les écosystèmes

Après avoir épuisé les ressources dans les endroits les plus reculés de l’Océan, les entreprises de pêche industrielle vont-elles faire de même dans l’océan Arctique et l’océan Austral ?

 

Au nord, la protection apportée par la banquise s’amenuise au fil de sa disparition. À l’autre bout, l’extrême sud de la Terre, l’océan Austral est déjà un lieu de pêche avec deux ressources phares : la légine, à forte valeur commerciale, et le krill utilisé pour nourrir les poissons en aquaculture et pour fabriquer des compléments alimentaires.
Une  qui entre en concurrence directe avec les besoins des baleines, orques et autres cachalots et qui n’est pas sans conséquence non plus sur les oiseaux.

Cargo dans un chenal maritime gelé, Arctique

Les pôles, une nouvelle attraction touristique

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que 5 000 touristes se sont rendus en Antarctique en 1990, aujourd’hui on en compte 80 000. 

Même engouement au Groenland avec une augmentation de la fréquentation de 10 % par an entre 2014 et 2017 pour atteindre le nombre de 85 000 visiteurs.

En Antarctique, des espèces invasives ont déjà été identifiées : des mouches, des étoiles de mer, des algues…

Touristes à Cuverville Island, Antarctique

Agir : c’est possible

Les océans polaires sont-ils deux Hercule aux pieds d’argile ? Tout ce qui fait leur puissance – action sur le climat, réserve de biodiversité, ressource halieutique – préfigure aussi leur fragilité. Les prochaines années seront donc cruciales : une exploitation débridée de cette nouvelle manne conduira, inévitablement, à des catastrophes majeures. Mais nombreux sont ceux qui travaillent à une utilisation durable de ces mers et de leurs ressources. Voici quelques exemples.

PROTÉGER LA PÊCHE EN ARCTIQUE
La banquise a longtemps agi comme un bouclier : elle abritait peu de poissons et interdisait toute intrusion aux bateaux de pêche.
Aujourd’hui, la donne est différente. Le réchauffement des eaux devrait les rendre plus poissonneuses : on estime à 800 le nombre d’espèces de poissons qui quittent les mers tempérées en quête d’eaux plus froides. Comment réfréner les convoitises ?

Après plusieurs années de négociation, les pays riverains de l’Arctique ont annoncé en 2017 un moratoire sur la pêche commerciale. Il interdit aux chalutiers d’intervenir dans un rayon de 200 km autour du pôle géographique, soit une surface égale à la Méditerranée. Le répit est de seize ans, de quoi laisser à la science le temps d’étudier la ressource et de poser les bases d’une pêche durable.

Naviguer sans polluer

Le fioul lourd représente des risques de pollution importants : marée noire bien sûr mais aussi pollutions liées aux émissions de particules de soufre et aux dépôts de suie sur la glace qui accélèrent la fonte. Bon marché et abondant, ce carburant a émergé dans les années 1960. En 2015, 80 % des navires l’utilisaient. 

Depuis 2011, il est interdit pour les navires qui circulent dans les eaux de l’Antarctique. Après une longue bataille soutenue par la Fondation Prince Albert II de Monaco, il le sera également en Arctique. Cette décision, entérinée par l’Organisation maritime internationale, sera effective en 2024.

Un tourisme sans impact existe-t-il ?

En 1991, l’Association internationale des voyagistes antarctiques voit le jour pour défendre un tourisme responsable. Sur la petite partie du continent qui est accessible, les débarquements de passagers sont encadrés, les vêtements doivent être nettoyés, il est interdit de déranger les animaux… Mais tous les voyagistes ne sont pas adhérents. 

Du côté de l’Arctique, certains organisateurs travaillent avec les peuples autochtones. La Principauté de Monaco quant à elle soutient le projet canadien « Students on ice ». Après une expédition sur le terrain, les jeunes participent à des projets de protection de ces zones.

Plusieurs voyagistes oeuvrent pour un tourisme plus durable, notamment à l’aide de bateaux hybrides et donc moins polluants. Certaines croisières allient tourisme et recherche en embarquant des scientifiques à bord. Les voyageurs, eux aussi, sont mus par un véritable intérêt pour les questions environnementales qui sont prises en considération dans leurs pratiques de voyage.

Les Aires Marines Protégées au chevet de l’Antarctique

À ce jour, deux aires marines protégées ont réussi à voir le jour dans le cadre de la Commission sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). La première en 2009, sur le plateau sud des îles Orcades avec une surface de 96 000 km² est aussi la première aire marine internationale. La deuxième a été dessinée sept ans plus tard (2016) en mer de Ross, avec l’appui de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco pour convaincre Ses pairs de sa nécessité. Elle couvre un peu plus de deux millions de km² au sein desquels se situent plusieurs zones d’études scientifiques.


Depuis, l’Union européenne, toujours avec le soutien très actif de la Principauté de Monaco, a proposé deux autres projets. L’un, présenté par la France et l’Australie, se situe dans l’est de l’océan Austral. Il se divise en trois zones (Mac. Robertson, Drygalski et la mer de Dumont d’Urville-Mertz) et couvre 950 000 km². Le deuxième en mer de Weddell permettrait de constituer un refuge de près de 2 millions de km² pour des espèces aussi emblématiques que les manchots, les baleines, les phoques ou le krill. Enfin, c’est encore pour protéger les zones d’alimentation des manchots que l’Argentine et le Chili portent de leur côté un projet de 650 000 km² dans la péninsule Antarctique.


Si les prochaines réunions de la CCAMLR permettent d’adopter ces trois nouvelles Aires Marines Protégées, cela correspondrait à protéger 1 % de plus de l’Océan mondial. L’Objectif onze de la convention d’Aichi sur la biodiversité (2010) fixe comme objectif la protection dans le monde d’au moins 10 % de l’Océan. En début d’année 2022, ce pourcentage était de près de 8 %*.
*Source : https://www.protectedplanet.net

Les pays tentent de coopérer

Côté Sud, le traité de l’Antarctique aujourd’hui ratifié par une cinquantaine de pays lui confère le statut de réserve naturelle. Les premières révisions ne pourront pas intervenir avant 2048, notamment pour le protocole de Madrid qui en découle et qui gère l’environnement. En outre, plusieurs garde-fous ont été mis en place, dont le vote à l’unanimité pour toute modification du texte.

Côté Nord, le Conseil de l’Arctique instauré en 1996 a permis d’établir des règles entre les États riverains. Six associations de peuples autochtones ont le statut de participants permanents, et plusieurs pays ainsi que des ONG ont un rôle d’observateurs. Mais au fur et à mesure que le changement climatique en facilite l’accès, les appétits des pays riverains s’aiguisent. La digue du Conseil de l’Arctique va-t-elle résister ?

Voir aussi

1-1-01-catlin seaview

L’Océan en questions

Mapping Buyle

Explorations de Monaco

Albert Ier sur passerelle - Institut Océanographique de Monaco

Les grandes figures