1er Sommet Européen des Algues
(1st EU Algae Awareness Summit)
Maison de l’Océan
5-7 Octobre 2023

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  • Le 1er Sommet Européen des Algues à la Maison de l’Océan

Du 5 au 7 octobre 2023, la Maison de l’Océan (Paris) accueillait le 1er Sommet Européen des Algues (1st EU Algae Awareness Summit), un grand évènement coorganisé par la Commission européenne, le Gouvernement français, la Global Seaweed Coalition (UN Global Compact), avec le soutien de l’Institut océanographique.

Ce sommet, qui faisait suite au lancement par la Commission européenne, en novembre 2022, de la EU Algae Initiative puis de la Plateforme européenne pour les algues (EU4Algae), a donné le coup d’envoi du processus de sensibilisation des acteurs institutionnels et du grand public aux bénéfices de la culture des algues.

Les 5 et 6 octobre, les représentants des administrations des États membres de l’UE et les acteurs clefs de l’industrie et de la recherche, en présence de représentants de la Commission européenne et des ministères français concernés, ont pu échanger sur le plan technique, en vue de créer les conditions propices au développement de la filière. 200 participants étaient présents à chacune de ces deux journées.

La journée « de sensibilisation » du 7 octobre a réuni plus de 500 personnes qui ont pu découvrir le potentiel des algues à travers une série de conférences et de tables rondes, une exposition et des expériences de dégustation de produits à base d’algues.

Les algues joueront un rôle grandissant
dans l’économie bleue

L’Institut océanographique est convaincu que les algues auront un rôle majeur à jouer dans la mise en place d’une alimentation bleue durable, respectueuse de l’homme et des écosystèmes.

S.A.S. le Prince Albert II de Monaco l’a souligné dans Son message vidéo délivré lors du segment de haut niveau du 6 octobre : « Les algues sont l’une des composantes fondamentales de l’économie bleue, que nous savons être essentielle pour créer un paradigme de développement responsable qui réponde aux aspirations humaines autant qu’aux besoins de la nature.”

Avec 36 millions de tonnes (90 % venant d’Asie, et 97 % issues d’aquaculture), les algues représentent 17 % des ressources annuelles produites par les milieux aquatiques de la planète (Océan et eaux continentales confondus).

Comparées aux 10 milliards de tonnes des ressources alimentaires produites à terre, elles ne représentent qu’une « goutte d’eau ».

Avec 300 000 tonnes (soit 0,8 % de la production mondiale) la production d’algues en Europe est faible. Contrairement à l’Asie, 97% des algues européennes proviennent de cueillette et 3 % seulement d’algoculture.

Pour M. Robert Calcagno, Directeur général de l’institut océanographique, les perspectives de développement en Europe, comme dans d’autres régions du monde, sont considérables :

  • Considérables, d’abord, parce que les algues peuvent augmenter considérablement la part des ressources alimentaires produites par l’Océan,
  • Considérables, ensuite, parce que la production d’algues est encore inexploitée alors qu’elle peut diminuer nos besoins en matière de pêche commerciale à grande échelle,
  • Considérable, enfin, parce que le potentiel économique de la culture d’algues par rapport à la récolte d’algues constitue un nouveau marché prometteur.

Les algues sont ainsi placées au coeur des événements de l’Institut océanographique, tels que le Seaweed day, organisé dans le cadre de la Monaco Ocean Week, ou la Monaco Blue Initiative, une importante plateforme annuelle de discussion sur la gestion durable et la conservation des océans, à laquelle sont invités des experts et des entreprises de l’industrie des algues.

La 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans, organisée par la France et le Costa Rica, qui se tiendra à Nice en juin 2025, constituera une nouvelle opportunité de codévelopper un événement majeur autour de l’économie bleue en général, et des algues en particulier.

Dans son rôle de médiation, l’Institut océanographique sensibilise le public à l’utilité des algues et à leurs bienfaits, notamment comme réponse au besoin d’une alimentation saine et durable

En 1921, le Prince Albert Ier préconisait
de cultiver les algues.

Lors de ses expéditions, le Prince Albert Ier, fondateur de l’Institut océanographique, a très vite reconnu les bienfaits des algues. Il en a collecté de nombreux spécimens, qui se trouvent aujourd’hui dans nos collections, et qui sont encore utilisés pour la recherche scientifique.

Poursuivant son but de « réunir dans un même élan les deux moteurs de la civilisation : l’art et la science« , il a tenu à ce que les algues soient intégrées au patrimoine architectural de l’Institut océanographique. Elles trônent ainsi sur le lustre de la salle de conférence du Musée océanographique de Monaco et ornent la fresque du Salon Laugier de la Maison de l’Océan à Paris.

Dans son discours sur l’Océan prononcé à l’Académie des sciences de Washington, le 25 avril 1921, le Prince évoquait déjà – il y a plus de 102 ans – les bienfaits des végétaux marins, concluant ainsi son discours : « Aussi conviendrait-il grandement de ménager et de cultiver ces produits de la mer qui sont aujourd’hui nos auxiliaires pour obtenir l’iode, le brome, l’algine, les sels de potasse, le chlorure de sodium, les sels de magnésie, de chaux, de fer et de manganèse. »

▲ Le grand lustre de la salle de conférence du Musée océanographique, fabriqué par la maison Baguès, s’inspire des planches du naturaliste Ernst Haeckel et des grandes algues laminaires

▶ Détail de la magnifique fresque du salon Laugier, Maison de l’Océan, Paris

Faire connaître les bénéfices des algues
et aider la filière à se développer
sur un mode durable

En accueillant le 1er Sommet Européen des Algues à la Maison de l’Océan, en collaboration avec la Commission européenne, le Gouvernement français, la Global Seaweed Coalition et d’autres entités comme la European Algae Biomass Association, l’Institut océanographique et la Principauté de Monaco souhaitent encourager le dialogue sur la recherche de solutions pratiques dans le développement de la production et de la valorisation des algues, et inciter le secteur privé à jouer un rôle fondamental dans le développement de cette filière sur un mode durable.

Développée en toute sécurité, de façon responsable et réparatrice, cette industrie peut jouer un rôle important dans la sécurité alimentaire mondiale, l’atténuation du changement climatique et le soutien des écosystèmes marins, tout en contribuant à la création d’emplois et à la croissance économique.

Le sommet a permis d’identifier les obstacles majeurs à la croissance de cette industrie, comme le manque de sensibilisation aux avantages des algues, l’acceptation limitée des produits à base d’algues au sein de l’Union Européenne et le manque de coopération et de formation. Le sommet a constitué une étape prometteuse pour le secteur des algues et contribuera à favoriser l’expansion et le développement de cette industrie dans les États membres de l’UE et au-delà.

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▲ Le 1er Sommet Européen des Algues vu par la facilitatrice graphique, Mme Fanny Didou (cliquer sur l’image pour accéder à la fresque)

▲ Les algues sous leurs multiples formes et applications présentées par les entreprises privées du secteur.

La Maison de l’Océan, le lieu idéal pour le 1er Sommet Européen des Algues

Institutionnels, entrepreneurs, scientifiques ou simple curieux du monde des algues, tous les participants ont plébiscité la Maison de l’Océan comme hôte du 1er Sommet Européen des Algues. Offrant un cadre prestigieux chargé d’histoire, des espaces adaptés et des facilités techniques hors du commun, le lieu a contribué aux échanges fructueux et dynamiques en faveur du développement de la filière des algues, répondant ainsi pleinement aux objectifs des organisateurs du sommet. Témoignage de Nichola Dyer, Senior Adviser and Secretariat Manager de la Global Seaweed Coalition.